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Épargne-pension et épargne à long terme : comment choisir la meilleure stratégie pour votre pension?

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La préparation de la pension est devenue un enjeu central pour beaucoup de Belges. Face à l’incertitude entourant la pension légale, l’épargne individuelle apparaît comme un véritable pilier de sécurité financière. Deux dispositifs se démarquent : l’épargne-pension et l’épargne à long terme. Souvent présentées séparément, ces deux solutions peuvent pourtant coexister et se compléter, à condition de comprendre leur fonctionnement, leurs avantages et leurs limites.


L’épargne-pension : un premier pilier fiscalement avantageux

Accessible à toute personne âgée de 18 à 65 ans, l’épargne-pension constitue l’un des outils les plus connus pour se constituer un capital retraite.


Ce mécanisme peut prendre deux formes :

• soit un fonds d’épargne-pension, géré par une banque, dont le niveau de risque varie selon qu’il s’agit d’un fonds défensif, neutre ou dynamique ;

• soit une assurance épargne-pension, qui est une forme d’assurance-vie. Celle-ci peut être investie en branche 21 (rendement garanti), en branche 23 (placement en fonds, sans rendement garanti), ou en branche 44 (combinaison des deux).


Dans les deux cas, l’épargnant paie lui-même ses primes. Le contrat se clôt normalement à 65 ans, même si la loi permet de le prolonger jusqu’à l’âge effectif de la pension, voire au-delà.

Le principal attrait de l’épargne-pension réside dans l’avantage fiscal. Chaque année, l’épargnant peut récupérer 30 % des sommes versées, jusqu’au plafond de 1.050 € (indexé annuellement). Il peut choisir de verser davantage, jusqu’à 1.350 €, mais la réduction d’impôt tombe alors à 25 %, ce qui est généralement moins intéressant. Pour bénéficier de cette réduction, il est indispensable d’avoir au moins 18 ans, de ne pas dépasser l’âge de 65 ans au moment de l’ouverture, et d’épargner pendant au minimum dix ans.

La taxation finale dépend de l’âge auquel le contrat a été souscrit. Pour les personnes ayant entamé leur épargne-pension avant 55 ans, une retenue libératoire de 8 % est appliquée sur le capital à l’âge de 60 ans. Si le contrat a été souscrit après 55 ans, la taxation intervient au dixième anniversaire du contrat. Toute sortie anticipée avant 60 ans est lourdement pénalisée, avec une taxation de 33 %. En cas de décès, le capital est également taxé suivant le même principe, et des droits de succession s’ajoutent.

Enfin, il est important de rappeler que les assurances épargne-pension, en tant que contrats d’assurance-vie, peuvent intégrer des garanties complémentaires, telles qu’une couverture en cas de décès ou d’invalidité, offrant ainsi une protection supplémentaire à la famille de l’assuré.


L’épargne à long terme : un dispositif plus flexible mais soumis à conditions

L’épargne à long terme s’adresse également aux contribuables à partir de 18 ans. Comme pour l’épargne-pension, il s’agit d’un contrat d’assurance-vie, investi en branche 21, 23 ou 44.

Le principe est comparable : l’épargnant verse des primes en vue de constituer un capital, et bénéficie en contrepartie d’une réduction d’impôt annuelle.

Cependant, cette niche fiscale est plus large : elle permet une récupération fiscale de 30 % sur un montant pouvant atteindre 2.450 € (plafond 2025). Ce montant n’est pas fixe et dépend du revenu professionnel. Plus le revenu est élevé, plus le plafond déductible augmente, jusqu’à atteindre sa limite maximale à partir d’environ 37.773 € de revenus imposables.

La fiscalité d’entrée est moins favorable que celle de l’épargne-pension, puisque chaque prime est frappée d’une taxe de 2 %. En revanche, la taxation de sortie reste raisonnable : une retenue unique de 10 % est appliquée à 60 ans (ou au dixième anniversaire du contrat si celui-ci est ouvert après 55 ans). Comme pour l’épargne-pension, une sortie anticipée est fortement taxée (33 % + taxes communales).

Cependant, l’épargne à long terme possède une limitation importante : elle partage le même “panier fiscal” que les déductions liées aux crédits hypothécaires. Autrement dit, un contribuable ne peut pas bénéficier à la fois de l’avantage fiscal de l’épargne à long terme et de celui d’un prêt immobilier ouvert dans le cadre de l’ancien bonus logement. Il existe une exception notable : en Wallonie, le chèque habitat remplace désormais le bonus logement, et ce système n’interfère pas avec l’épargne à long terme. Les habitants wallons peuvent donc cumuler crédit hypothécaire et épargne à long terme, ce qui n’est pas le cas à Bruxelles ou en Flandre.

Comme les assurances épargne-pension, les contrats d’épargne à long terme, fondés sur l’assurance-vie, peuvent également inclure des garanties complémentaires en cas de décès ou d’invalidité de l’assuré.


Peut-on combiner épargne-pension et épargne à long terme ?

Contrairement à une idée répandue, ces deux formes d’épargne sont parfaitement cumulables. Elles ne partagent pas la même niche fiscale et ne se neutralisent pas entre elles. Il est donc possible de profiter simultanément de la réduction d’impôt de 30 % sur l’épargne-pension et de celle de l’épargne à long terme, pour autant que les conditions propres à chaque dispositif soient remplies.

Cette complémentarité peut s’avérer particulièrement intéressante pour les contribuables désireux d’optimiser leur situation fiscale, en combinant une épargne régulière et une capacité d’investissement plus importante.


Quelle stratégie adopter ?

Le choix entre épargne-pension et épargne à long terme dépend de nombreux facteurs : l’âge, le revenu, l’horizon de placement, la situation familiale, ou encore l’existence d’un crédit hypothécaire.

L’épargne-pension constitue souvent le premier pas : simple, accessible et fiscalement très avantageuse sur un montant limité.

L’épargne à long terme prend tout son sens lorsque les revenus permettent de profiter pleinement de son plafond fiscal ou lorsque l’épargnant souhaite poursuivre son effort d’épargne après 60 ans tout en bénéficiant d’une exonération totale sur les nouveaux capitaux constitués.

Pour optimiser votre stratégie, il est souvent judicieux d’associer les deux. L’essentiel est de disposer d’une vision globale, intégrant vos projets futurs, votre niveau de risque souhaité et la structure de votre patrimoine.



Rédigé le 24/11/2025

Par l’équipe OPTIVY


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