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Assurance vie Vs compte-titres : Quel régime choisir pour investir en Belgique ?


Face à la multitude d’options d’investissement disponibles en Belgique, l’investisseur a le choix entre 2 supports : l’assurance vie et le compte-titres. Ces deux outils permettent d’accéder aux marchés financiers, mais diffèrent fortement en matière de fiscalité, de fonctionnement, et de protection patrimoniale.


1. Nature du produit

Le compte-titres est avant tout un support d’investissement classique. Il permet de détenir des actions, obligations, ETF ou fonds, sans offrir de cadre fiscal particulier. À l’inverse, l’assurance vie de la branche 23 est un contrat adossé à des fonds d’investissement, avec une particularité : l’investisseur devient preneur d’assurance et peut désigner un bénéficiaire en cas de décès.

 

2. Fiscalité

La fiscalité est sans doute le critère le plus différenciant. Le compte-titres est soumis à plusieurs prélèvements : taxe sur les opérations de bourse (TOB), précompte mobilier de 30 % sur les dividendes et intérêts, et, pour les gros portefeuilles, une taxe annuelle de 0,15 % si leur valeur moyenne dépasse un million d’euros. L’assurance vie, elle, impose une taxe d’entrée unique de 2 % sur les primes versées, mais échappe à la TOB, au précompte mobilier et à la taxe sur les comptes-titres.

 

3. Exemple illustratif

Prenons un exemple typique : un portefeuille équilibré composé de 40 % de fonds obligataires et 60 % de fonds d’actions. Dans un compte-titres, chaque mouvement génère des impôts – que ce soit des dividendes, des intérêts ou des arbitrages. Avec une rotation modérée du portefeuille (30% par an), les événements taxables se multiplient. Par exemple, un fonds obligataire distribuant 2,5 % d’intérêts par an sera taxé à hauteur de 0,75 % par an en précompte mobilier. Si on ajoute les TOB à chaque transaction, la facture fiscale peut facilement dépasser 1 % par an rien que sur la partie obligataire.

À l’inverse, dans un contrat d’assurance vie, les revenus sont capitalisés en brut, sans TOB ni précompte annuel. Même si la taxe d’entrée de 2 % peut paraître dissuasive, elle est rapidement compensée dès lors que le rendement est réinvesti sur plusieurs années. En capitalisant 2 à 3 % de revenus annuels sans impôt, l’effet cumulé devient significatif.

Une simulation simple sur dix ans le démontre clairement. Pour un investissement initial de 100 000 € avec un rendement brut moyen de 5 % par an, la différence après fiscalité est marquante. Le contrat d’assurance vie permettrait d’atteindre une valeur nette de près de 161 000 €, contre environ 145 000 € pour le compte-titres. L’économie fiscale sur la période atteint ainsi plus de 12 000 €.


Le graphique ci-dessus illustre l’évolution de la valeur nette après fiscalité sur 10 ans pour un portefeuille de 100 000 €, avec un rendement annuel brut de 5 % et un taux de rotation de 30%/an.


4. Transmission et succession

Outre les avantages fiscaux, l’assurance vie offre une grande souplesse en matière de transmission. Elle permet de désigner librement un ou plusieurs bénéficiaires, ce qui la rend précieuse dans le cadre d’une planification successorale. On peut aussi la combiner à une donation, souscrire à deux pour un couple, ou même sauter une génération en désignant directement ses petits-enfants.

 

5. Protection juridique

L’aspect protection juridique n’est pas à négliger non plus. En Belgique, les capitaux d’une assurance vie ne peuvent pas être saisis par des créanciers tant qu’ils restent dans le contrat. C’est une sécurité précieuse pour les indépendants ou chefs d’entreprise, en cas de difficulté financière. À l’opposé, les actifs détenus en compte-titres restent intégralement saisissables.

 

6. Protection des avoirs

Sur le plan de la sécurité, les deux véhicules présentent également des différences notables. Le compte-titres dépend de la banque dépositaire. Les espèces y sont garanties jusqu’à 100 000 € par le Fonds de Garantie, mais pas les titres eux-mêmes. Ces derniers doivent être restitués en cas de faillite bancaire, ce qui peut prendre du temps et comporter certains risques. L’assurance vie, surtout si elle est souscrite auprès d’un assureur luxembourgeois, bénéficie d’une séparation stricte des actifs. En cas de défaillance, les souscripteurs sont considérés comme créanciers privilégiés, avec une meilleure garantie de récupération.

 

7. Frais

Outre les frais d’entrée, les frais de gestion sont un élément essentiel à prendre en compte dans une comparaison réaliste entre assurance vie et compte-titres.


Sur un compte-titres, les frais peuvent être facturés comme suit :

·        Frais de tenue de compte (droits de garde) : La plupart des banques facturent des droits de garde sur les titres détenus. Cela varie généralement de 0,2 % à 0,4 % par an de la valeur du portefeuille. Parfois, il existe un forfait minimum annuel (par exemple 100 € à 300 €) même si le portefeuille est petit.

  • Frais de courtage : à chaque achat/vente (généralement 0,1 % à 0,3 % par opération).

  • Frais de gestion d'OPC/Fonds/ETF :

    • Fonds d’investissements : 1 % à 2,5 % par an (prélèvés dans la valeur liquidative).

    • ETF : 0,1 % à 0,5 % par an.

 

A noter que les fonds « maison » proposés par les banques sont souvent les plus chargés en frais.


Sur un contrat d’assurance vie, les frais peuvent être facturés comme suit :

 

  • Frais de gestion sur le contrat : généralement compris entre 0,5 % à 1 % par an, calculés sur l'encours.

  • Frais internes des fonds sous-jacents :

    • Fonds d’investissement : 1 % à 2 %/an (comme en compte-titres).

    • ETF : si disponibles, 0,1 % à 0,5 %/an.

 

À noter que certains contrats d'assurance vie permettent d'investir dans des classes institutionnelles de fonds (frais internes plus faibles que pour les particuliers).

 

Alors, quelle option choisir ?

Tout dépend des objectifs. Pour une gestion active et des arbitrages fréquents, le compte-titres offre une grande souplesse. En revanche, pour un horizon long terme et une stratégie patrimoniale, l’assurance vie s’impose souvent comme une solution plus avantageuse. Dans la pratique, une combinaison des deux peut également permettre de tirer parti du meilleur de chaque monde.



Rédaction : l'équipe d'OPTIVY




Note explicative :

Pour le besoin de cet article, nous avons pris une estimation de 0,3 %/an en moyenne pour la TOB (Taxe sur les Opérations de Bourse) afin de refléter un portefeuille diversifié composé principalement de fonds d’investissement (OPC, ETF, sicav), avec une rotation annuelle modérée.


Voici le raisonnement en détail :


TOB : fonctionnement et taux en Belgique

En Belgique, la TOB s’applique à chaque transaction d’achat et de vente sur des instruments financiers. Les taux varient selon le type de produit :

Produit  Taux TOB (achat et vente)

Actions  0,35 %

Obligations          0,12 %

Fonds d’investissement (distribution)          1,32 %

Fonds d’investissement (capitalisation)       1,32 %

ETF         0,12 % à 1,32 %

Le taux de 1,32 % s’applique souvent aux fonds de capitalisation, très utilisés en gestion long terme.


Pourquoi 0,3 %/an est une estimation réaliste

  1. Rotation partielle du portefeuille (30 à 50 %/an) :

On ne revend pas tout chaque année, mais seulement une partie pour arbitrer ou réallouer.

Cela réduit mécaniquement l’impact total de la TOB annuelle.

  1. Mélange de produits :

Les actions pures sont taxées à 0,35 %, mais les obligations à seulement 0,12 %.

Beaucoup d’investisseurs passent par des fonds mixtes ou ETF, dont les taux varient entre

0,12 % et 1,32 %.

  1. Approche réaliste et conservatrice :

Si on prend une rotation de 40 % du portefeuille par an, sur des produits à TOB moyenne de 0,75 %,

on a :

100 000 €×40%×0,75%≈300 €100\,000\,€ \times 40\% \times 0{,}75\% \approx 300\,€100000€×40%×0,75%≈300€


D’où l’estimation arrondie à 0,3 %/an, soit 300 €/an sur un portefeuille de 100 000 €.


À adapter selon le portefeuille

•             Portefeuille passif (buy & hold) → TOB annuelle plus proche de 0,1 % à 0,15 %.

•             Gestion active ou ETF capitalisants → TOB peut monter à 0,5 %/an voire plus



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